Lettre sur le nihilisme by Friedrich Jacobi

Auteur:Friedrich Jacobi [Jacobi, Friedrich]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Flammarion
Publié: 2015-09-24T22:00:00+00:00

Fichte,

« EN RELATION AU PROJET DE RÉDACTION D’UNE REVUE1 »

En relation au projet de rédaction d’une revue [GA II, 11, 43] philosophique et de la commencer par une réponse à la Lettre de Jacobi, de 1799.

Rappel de certains passages de cette Lettre. 1) Avec la case de trop et la case manquante2. Nous sommes ainsi tous les deux fautifs. N’est-il donc pas possible d’avoir les cases qu’il faut3 ?

2) Dans l’« Avant-propos ». Le point litigieux porte sur le dualisme de l’absolu4. Ils veulent affirmer là leur autonomie, par enthousiasme pour le péché et pour le mal, en manichéens. Or l’autonomie de Dieu ne leur est pas contestée. Seulement, ils ne veulent l’avoir que de seconde main, après l’avoir dissociée d’eux : si Dieu n’est pas hors d’eux, il n’est pas. Il est donc pour eux la seconde chose autonome, née par contraste, là exprès pour eux, à saisir médiatement. Eux-mêmes sont l’immédiat à propos duquel il ne peut y avoir discussion. Ils se sentent eux, pas Dieu ; ils vivent en eux, pas en lui. Ce sens a beau être aussi vieux que le monde, il n’en est pas moins impie et athée.

C’est uniquement en tant qu’ordre moral du monde, ou, si l’on ne parvient pas à se faire au terme d’« ordre », en tant qu’ordo odinans absolute, eo quo ipse creans, en tant que principe, que Dieu est, qu’il existe, et le seul moyen que nous ayons de le saisir dans le concept, en sorte que celui-ci ne soit pas vide, ou de vivre effectivement en lui, réuni à lui, est de saisir en lui quelque chose à ordonner, quelque chose d’ordonnant et des sphères de cet ordre. Il n’existe pas en tant que nature, ou que système de Mois, parce que tous ceux-ci au fond n’existent pas, et qu’ils n’existent pas dans cet ordre et en conséquence de celui-ci, mais uniquement dans l’apparition de celui-ci et en conséquence de son éternelle disposition à apparaître. Il en restera ainsi, malgré [GA II, 11, 44] toutes les grimaces qu’ils peuvent tirer, eux qui sont disposés, pour l’honneur, à partager avec Dieu l’existence autonome qu’ils s’attribuent, en se mentant à eux-mêmes, et à en lui faire cadeau.

3) Une humilité servile et obséquieuse. Que n’a-t-on pas dit à l’époque ! N’importe qui sachant tailler sa plume et connaissant son catéchisme par cœur s’est cru habilité à mêler son grain de sel, rien ne serait plus facile. Quel manque de jugement ! Cette humilité est fausseté à l’égard de soi-même. Ce n’est pas la mentalité de quelqu’un de fort. Nul ne peut jamais se convaincre que cela aide sérieusement, il l’espère seulement et se berce de ce vain espoir. Il a donc auparavant renoncé à soi-même et démissionné. Postulat : que tous soient aussi serviles qu’eux. […]5

4) Trouver son bonheur par orgueil6, lui par humilité. J’espère bien que nous allons tous deux trouver notre bonheur, mais sans verser dans l’un de ces excès. Comment avec un peu de bon sens l’être

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